« Renoncer au vin, ce ne serait plus être tout à fait moi » L’écrivain et scénariste Jean-Claude Carrière aime le bon vin

Écrivain, scénariste, conteur, mais aussi acteur et réalisateur

Jean-Claude Carrière se partage entre le cinéma, le théâtre et la littérature ; travaillant souvent sur des adaptations, tant pour le théâtre que pour le cinéma ou la télévision, il rencontre très fréquemment un succès critique et public. Parmi ses nombreux scénarios, Le Tambour, Un papillon sur l’épaule ou encore Le Retour de Martin Guerre qui lui vaut le César du meilleur scénario en 1983.

Jésus, le premier agent de propagande du vin

« Le monde sans le vin ne serait pas le monde, en tout cas pas le nôtre parce que le christianisme s’est établi sur le vin : le vin est le sang de Dieu d’après Jésus qui est notre premier agent de propagande. (…) Une partie de notre être profond est constitué de vin. Le pain et le vin sont les deux éléments qui ont toujours constitué notre matière même et partant de la matière, notre esprit. »

Une histoire d’amour ancienne entre l’homme et le vin

« Alors que le vin soit dangereux à certaines doses, peut-être, mais avant tout il est une partie de nous-mêmes. Nous couper du vin, c’est comme si nous nous coupions le bras, une oreille, une partie de notre être. C’est cela qui est très difficile à comprendre pour ceux qui ne boivent pas de vin. Nous l’espèce humaine, on a avec le vin un compagnonnage, une familiarité, une histoire d’amour ancienne. »

Renoncer au vin, ce ne serait plus être tout à fait moi

« Le vin est plus qu’une partie de nous-mêmes : c’est à la fois quelque chose qui est en dehors de nous, que nous prenons, que nous ingurgitons, et qui devient nous, qui se transforme par une espèce d’alchimie mystérieuse en nous-mêmes ; et qui nous apporte non seulement une partie de nous mais une partie savoureuse de nous-mêmes. C’est la partie de l’être humain qui atteint les plus hauts sommets du goût, de la saveur, de l’arôme. »

C’est essentiel de ne pas boire n’importe quoi

« Quand on déguste de bons vins, ce n’est pas le mauvais côté de nous qui apparait, au contraire c’est le bon. En cherchant la qualité dans le vin, c’est essentiel de ne pas boire n’importe quoi : ceux qui boivent n’importe quoi en matière de vin, qui ne s’attachent qu’à la quantité jusqu’à tomber raide ivre, ce ne sont pas des amateurs de vin. C’est autre chose, ils ont dévié de sa trajectoire initiale, un produit noble. »

Interview réalisée par Le Jour du Vin

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