De la Romanée Conti, de l’éléphant, du chameau, du rat et du chat au menu du réveillon de 1870 dans Paris assiégée !

La ville de Paris, assiégée en 1870, organise sa défense

Avec la capitulation de Sedan le premier septembre 1870, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le Nord de la France et vont mettre le siège devant Paris. C’est donc dans la précipitation, que la ville de Paris est mise en défense. Au moment où le siège de Paris semble inéluctable, le gouvernement engage un immense effort de travaux qui a fait, en quelques semaines, d’une ville jugée hors d’état de se défendre, une place véritablement imprenable. Le génie militaire, l’artillerie, et le ministère des travaux publics, auxiliaire du génie et de l’artillerie, y ont concouru.

Du chat et du rat dans les boucheries

Coupée du reste du pays, la capitale subit rapidement la rigueur exceptionnelle d’un hiver (pointes à -12 °C en décembre) que les bombardements allemands aggravent dès janvier 1871. Le rationnement des denrées est organisé avec retard, les queues s’allongent devant les commerces de bouche littéralement pris d’assaut. Les prix de la viande, des conserves, du pain et des denrées alimentaires flambent. Les boulangers vendent un pain noir de composition inconnue. La bourgeoisie commence à abattre des chevaux, que les pauvres avaient été jusque là les seuls à consommer. On mange même du chat, du chien, des rats.

Les éléphants du Jardin des Plantes sacrifiés pour le réveillon de 1870

Dans les restaurants de luxe, on sert de l’antilope, du chameau, de l’éléphant (les animaux du Jardin des plantes sont sacrifiés) avec des vins de la Romanée Conti, de Château Palmer et de Mouton Rothschild. Un interne des Hôpitaux de Paris écrit le 25 décembre 1870 : « J’ai mangé de tout, cheval, mulet, chat, chien, rat et j’ai trouvé le tout très bon. Je me promets (…) de vous faire manger des salmis de rats d’eau excellents… » Le 30 décembre c’est le tour de Castor et Pollux, les deux éléphants du Jardin des Plantes, d’être abattus et les bouchers vendent de la trompe d’éléphant de premier choix à 40 francs la livre.

 

Merci à Franc Kukuc pour le partage de cette anecdote

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