« La perte de sol est comme une bombe à retardement » : une vidéo pour éviter que le sol ne se dérobe sous nos pieds

2000 ans pour fabriquer 10cm de sol qu’on épuise en quelques années

« La perte de sol est comme une bombe à retardement, le monde sous-estime la taille du problème : la population augmente, mais nous perdons chaque année d’énormes quantités de ce précieux milieu ; plus que jamais, il est temps d’agir  » explique Klaus Töpfer, ancien ministre allemand de l’environnement. Comme le montre très bien cette vidéo réalisée pour la première Global Soil Week, qui s’est tenue à Berlin du 18 au 22 novembre 2012 sous le slogan « Des sols pour la Vie », il faut près de 2000 ans pour fabriquer 10 cm de sol que notre exploitation intensive va détruire entièrement en quelques années.

Des sols très convoités et un enjeu planétaire

La Global Soil Week a montré que la protection des sols est aussi bien un défi écologique que sociologique. L’évènement est considéré comme la première étape d’un processus et non sa finalité : « le rôle des sols n’est que trop peu abordé dans les thématiques prioritaires telles que la sécurité alimentaire, la lutte contre la pauvreté, le maintien de la biodiversité ou encore les changements climatiques. Cependant les sols fertiles sont très convoités : plus de 85 millions d’hectares ont été acquis ou loués sur le long terme dans les pays en développement ces dix dernières années (à titre d’exemple, 13% des surfaces agricoles du Laos sont sous concession). Le besoin de régulations a clairement été exprimé afin que les populations locales puissent jouir de leur droit d’accès à leurs propres ressources. »

Les Bourguignon observent le terroir au microscope

Claude et Lydia Bourguignon étudient le sol plus encore que la terre et ils passent les deux tiers de l’année à le fouler en France et à l’étranger et à y creuser des trous. Ils observent, sentent, goûtent la terre avant d’en extraire des échantillons à différentes profondeurs sur lesquels ils effectuent des réactions chimiques sur place pour en définir la composition. Puis, ils les étudient au microscope dans le coffre de leur véhicule tout terrain avant de les ensacher pour une observation plus précise dans leur laboratoire en Bourgogne. Parmi leurs clients en Bourgogne, on retrouve beaucoup de noms connus dans la viticulture comme la Romanée Conti, Leflaive, le Clos de Tart, Dujac, Drouhin, Lafon, Antoine Jobard…

Où sont passés les vers de terre, les fabricants de sol ?

Depuis les années 50, la population moyenne de vers de terre dans un hectare est passée dans la surface agricole utile française (S.A.U) de 2 tonnes à moins de 100kg, entrainant dans sa chute une partie de la biodiversité. Les grands vers de terre, qui font partie de la faune anécique, vivent très profond dans la terre : « le ver de terre sort tous les jours à la surface, vient chercher la matière organique, fait demi tour et vide son intestin pour faire un curicule et redescend. Ils mélangent constamment argile et humus, ce sont de grands fabricants de sols » en aérant et brassant le sol de la surface vers le fond.

Pour en savoir plus : « les sols, grands oubliés de l’environnement »

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