Que vaut Miraval, le rosé de Brad Pitt et Angelina Jolie ? Les réponses opposées de Voici et Thierry Desseauve

Tous les goûts sont dans la nature

En matière de goût, on sait qu’il est difficile de faire l’unanimité tant nous avons chacun des perceptions différentes. Frédéric Brochet, qui a étudié particulièrement cette question du goût du vin, le rappelait il y a un an à Vinosciences à Beaune : « si la subjectivité du goût dans son sens premier (qui dépend du sujet) semble de mieux en mieux acceptée et reconnue dans le monde du vin, celle de « représentation plurisensorielle » l’est beaucoup moins. Quelques études ont en effet mis en évidence l’importance du prix dans la constitution d’une représentation du goût au sens large, aux côtés des informations idéelles (qui ont trait aux idées que l’on se fait de l’objet, comme les lieux où il est consommé, les personnalités qui le consomment…). Le goût n’est en effet pas « dans la bouteille » mais se construit dans la tête du dégustateur, soumis aux influences de sa culture, son histoire et bien entendu son patrimoine génétique. »

Que vaut le rosé de Brad Pitt et Angelina Jolie ?

Début mars, le célèbre couple d’acteurs a bénéficié d’une couverture médiatique exceptionnelle pour le lancement de son Rosé Miraval. Toute la presse s’est passionnée pour cet évènement mais peu d’articles se sont intéressés au vin lui-même. Thierry Desseauve est le premier professionnel à l’avoir goûté en compagnie de Marc Perrin qui se charge de la viticulture, de la vinification et de la commercialisation du vin des Brangelina. Le journal people Voici s’est aussi mis en quête du goût de ce rosé en allant interroger le caviste de Bacchus et Ariane, Georges Casellato.

Bonbon ou pas bonbon ?

Dans l’article de Voici, Georges Casellato commence par faire la grimace : «ça sent le bonbon, c’est pas très naturel. Il est levuré, ce vin ?» Levuré ? Kezako ? «Ils ont mis des arômes pour le rendre accessible au grand public.» What ? Vous êtes en train de dire que mon Brad est trafiqué ? «Non, mais ça reste quand même un bon produit, ça va plaire.» L’avis de Thierry Desseauve dans la vidéo de Bettane+Desseauve est tout à fait différent : « la plupart des rosés de Provence, ils ont ce problème qui est pour moi horripilant, c’est qu’on a les arômes amyliques qui sautent au nez, les arômes de vernis à ongles, de rouge à lèvres, de bonbon anglais…Là, on a vraiment du fruit, on a un fruit qui est très très expressif, assez complexe. Il y a de la framboise, un peu de fruit blanc, le côté pêche, il y a beaucoup de variété dans le fruit. On va un peu vers le floral. »

Naturel ou travaillé ?

Le journaliste de Voici n’a pas l’air très emballé finalement par le vin : « c’est vrai qu’il a l’air travaillé, ce vin. La couleur est trop parfaite, on dirait du parfum. Après quelques verres, y a comme un arrière-goût. Et puis, ça tourne un peu la tête (sûrement un coup d’Angelina ou des 13° d’alcool, peut-être) » Au contraire pour Thierry Desseauve, « on est surtout sur un côté totalement naturel. On a aucun arôme, même en cherchant bien, aucun arôme « chimique ou industriel ». (…) On a un vin qui est expressif, un vin qui a déjà de la personnalité. » Il ne reste plus qu’à le goûter pour se faire sa propre opinion…

 


Rosé de Miraval – Marc Perrin et Thierry Desseauve par BDTMedia

Commentaires

  1. Pour l’expertise, entre Voici et Thierry Desseauve, j’ai choisi mon camp ;-)

  2. David dit:

    Bettane vend son âme au diable avec ce vin. Grâce à cette dégustation, il s est fait une pub d’enfer en Asie comme Perrin. Perrin pense plus en bussiness man qu’en vigneron depuis que son vin « hommage J Perrin  » est vendu via le négoce de bordeaux. Pour lui cette association est du marketing. L’impact de Brad et Angelina en Asie est enorme. Les asiatiques ne boivent pas du vin mais une marque .C’est un coût de marketing. Je suis plus que déçu de l’attitude de Bettane dans ce dossier.

  3. David, nous n’avons pas touché un seul centime sur cette opération. Quand Marc Perrin a proposé à Thierry Desseauve l’exclusivité de la dégustation pour le site MyBettaneDesseauve, nous avons réagi en journaliste et nous l’avons fait. Qu’est-ce que c’est que cette histoire à trois bandes que tu nous racontes ? On n’a pas besoin du tout de Brad Pitt pour assurer notre succès (considérable) en Asie et la réputation de Michel Bettane n’est pas en cause, bien évidemment.

  4. Normal qu’un journaliste privilégie une exclu. La question n’est pas là. La vraie logique aurait voulue que l’on mette ce rosé au milieu d’une vingtaine (ou d’une trentaine) de rosés sudistes dans la même tranche de prix. Puis de faire goûter plusieurs personnes À L’AVEUGLE afin de comparer et d’analyser leurs réactions. Cela s’appelait jadis un « banc d’essai ».
    Quant à Marc Perrin, c’est un excellent vinificateur, point.

  5. Michel, le sujet n’était pas un comparatif à l’aveugle, mais une dégustation ouverte d’un seul vin. Ça existe aussi, non ?

  6. J’ai bien compris, Nicolas. Oui, c’est plus spectaculaire, plus journalistique et pas inintéressant. Ça le serait encore plus (intéressant) si c’était accompagné du banc d’essai comparatif. Pour la bonne raison que cela éviterait de laisser croire au consommateur que c’est soit un rosé génial (à cause de ses proprios), soit un rosé merdique et cher, soit un bon rosé parmi tant d’autres et peut-être même, pourquoi pas ?, un superbe vin.

  7. Marchy dit:

    J’ai l’impression que l’on parle plus de l’environnement du produit que du vin en lui même.
    Ce rosé est certes un poil cher mais largement meilleur que la plupart des rosés du sud, gras et frais
    à la fois avec une finale qui demande un autre verre. Ce qui n’est pas si fréquent.

  8. Bernard de Chelles dit:

    Pour notre part, habitués aux divers rosés de Provence, que nous apprécions particulièrement, (Estandon notamment), la bouteille, une fois ouverte, a été goûtée… Puis, nous avons essayé de l’accommoder à la crème de cassis, puis de mûre… Rien à faire! Le goût âcre et trop sec (aucun fruité tant au goût qu’à l’arôme, aucune saveur sucrée dans ce que nous avons bu)! Nous avions déjà goûté des vins plus ou moins fades, plus ou moins bons… C’est la première fois qu’une bouteille se termine… dans l’évier! Expérience confirmée par notre fournisseur, qui nous a avoué suite à notre remarque que la qualité n’était pas au rendez-vous et qu’il ne renouvellerait pas ses achats l’an prochain!

  9. Lulamydog dit:

    Pour faire bref, ce rosé est le seul qui ai trouvé grâce à mes papilles. Il a une dimension vineuse que les autres n’ont pas. C’est tout à fait remarquable. Si tous les goûts sont dans la nature, et que, de fait, je respecte les autres avis, je ne peux m’empêcher de penser que les détracteurs de ce vin ne sont pas des amateurs avertis, mais qu’ils réagissent négativement à la contre-étiquette. Ayez le courage d’être objectifs !

  10. bob dit:

    Je trouve ce vin particulièrement enchanteur, et aimant partager je ne peux m’empêcher de le faire gouter autour de moi. Pas une seule de mes connaissances n’a trouvé à redire : C’est la première fois qu’un rosé fait une telle unanimité. C’est pour moi la meilleure des preuves de sa qualité.

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