Le vin et la gastronomie au coeur de l’art de Nicolas Boulard, artiste issu d’une famille de viticulteurs en Champagne

Sa première oeuvre, Cuvée 2001, un vin impossible et interdit

Issu d’une famille de viticulteurs en Champagne, Nicolas Boulard bouscule les règles de la viticulture en lui tendant le miroir de l’art : « dès sa formation, il soutient simultanément deux diplômes, en art et en communication, domaines traditionnellement considérés comme peu conciliables. Il passe ces deux diplômes avec une seule et même œuvre intitulée Cuvée 2001, un vin impossible : une vinification de vin de Champagne selon un procédé de vendange tardive, ce qui est absolument interdit en Champagne. Mais l’oeuvre ne se résume pas à une recette et à un contenu, elle revendique aussi une présence physique et graphique. Elle se donne à voir comme un agencement particulier de bouteilles sur le mur, l’espace classiquement dévolu à la peinture. Finement boisé (2007) et Nuancier plombé (2011) sont des œuvres hybrides composées en revendiquant des références à la fois picturales et vinicoles, mais qui débordent ces champs pour affirmer la dimension plastique et visuelle nécessaire à les inscrire dans le champ de l’art. »

Mouton-Rotschild déplacé en Alsace

Le jardin du Frac Alsace est depuis 1999 un espace d’expérimentation artistique. A la fois jardin et œuvre d’art, les artistes s’y succèdent pour proposer leur vision du lieu. A l’invitation de la Frac en 2010, Nicolas Boulard a planté trois parcelles de vignes cultivées en biodynamie mélangeant quatre cépages de vin rouge : 77% de Cabernet-Sauvignon, 12% de Cabernet-Franc, 9% de Merlot et 2% de Petit-Verdot. Ce jardin prend ainsi pour modèle un vignoble très réputé de la région de Bordeaux : le Château Mouton Rothschild à Pauillac. Par son déplacement en Alsace, l’oeuvre végétale interroge les terroirs, la géologie, le changement climatique et l’économie mondialisée du vin.

« Suspension d’incroyance » du 20 juin au 30 septembre 2012 au Frac Alsace

Nicolas Boulard a choisi d’intituler son exposition au Frac Alsace «La suspension d’incroyance» : « on appelle d’ordinaire «suspension d’incroyance» l’attitude mentale courante, au cinéma ou en littérature, où la rationalité cède le pas à l’imaginaire. A un moment précis de son expérience du film ou du livre — donc de l’expérience esthétique — le sujet met consciemment son sens critique en suspens pour s’autoriser à croire à ce qui serait impossible dans la réalité, et qu’il aurait refusé. »

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