La presse du vin face à la révolution internet : la RVF joue la distinction du haut de gamme face aux « petits jeunes » du web

Comment internet fait évoluer les modèles économiques de la presse du vin ?

Nadine Couraud a publié fin 2012 une « recherche dont le but est d’approfondir l’évolution des comportements de consommation de l’information sur internet, notamment dans son utilisation sociale, d’étudier l’évolution des modèles économiques de la presse avec l’arrivée d’internet, et d’étudier l’apport de nouveaux contributeurs, gratuits ou payants qui vont jusqu’à remplacer des journalistes jugés trop chers et mal adaptés à internet. »

Nadine Couraud a étudié l’économie, la gestion, le management, le marketing, notamment le marketing internet et les sciences politiques. Elle est diplômée d’Audencia (ESC) et de Sciences Po Section Economique et Financière. Diplômée en 2002, de la Faculté d’Œnologie de Bordeaux avec l’obtention du DUAD (Diplôme universitaire en un an), où le programme d’oenologie s’est ajouté aux cours de dégustation, elle est ainsi qualifiée sur le suivi de l’élaboration des vins. Elle est basée dans le Bordelais, et se partage entre ses clients, en France et à l’étranger. Elle préside EVOE, société de conseil stratégie et marketing aux entreprises du secteur viti-vinicole.

 

On est dans une mutation très très profonde

Dans le cadre de ses recherches, Nadine Couraud a rencontré quelques acteurs de la presse du vin dont Denis Saverot, Rédacteur en Chef de la Revue du Vin de France, qui lui a confié ses réflexions sur les mutations de la presse du vin dans le contexte d’internet : « on est dans une mutation très très profonde. Heureusement, on a la chance d’être sur une niche, les grands vins, d’être un magazine vendu assez cher, un magazine considéré comme haut de gamme ;  je suis très attentif à ce qu’il le reste. Donc on est vendu 5,90 euros ou 7,50 euros le numéro. (..) Je suis convaincu que les grands amateurs de vin, comme les collectionneurs d’armes anciennes, comme les amateurs de voitures de sport italiennes, vont bien sûr sur internet mais qu’ils continueront à s’abonner si il y a une revue papier sur leurs centres d’intérêt un peu haute de gamme, etc… »

Etre abonné demain à une revue papier sur un sujet chic, haut de gamme, sera un élément distinctif

« Ils continueront à s’abonner parce que ce sera un produit statufiant. Le papier en fait qui recule à peu près partout va devenir pour les gens les plus cultivés, les plus civilisés, un signe distinctif. Etre abonné à une revue papier sur un sujet chic, haut de gamme, demain ce sera un élément distinctif. Donc nous, on doit préserver cela parce qu’aujourd’hui, des sites sur le vin, il s’en crée dix par jour et demain il y aura une différence entre un site qui est relié à une revue, haute de gamme, ancienne, créée en 1927, et des sites créés par trois petits jeunes de vingt deux ans, la différence va se jouer là aussi. »

Commentaires

  1. Merci de cet éclairage sur un sujet si important : comme pour les autres media, c’est le modèle économique de la presse du vin qui façonne la qualité de l’information du vin. Quelle information du vin voulons-nous ?

  2. Pour les anglophones, je ne saurais que recommander l’excellente revue TONG, éditée par nos amis Wallon, qui représente un exemple excellent de ce que doit être une revue de qualité sur le vin.

  3. Paul dit:

    Du blabla, en fait les pti jeunes veulent faire autrement parce que la manière de faire de la génération précédente jusqu’à présent leur apparaît se diriger vers une voie de garage, ou est trop compliquée, ou sent la poussière….

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