« Les vins de terroir » chers à Jean-Robert Pitte candidats à l’Unesco : « l’image de ce que les gens ont de meilleur en eux »

Chaque vin ressemble à qui le produit, et à l’endroit où il est produit

Après avoir soutenu et obtenu l’inscription à l’Unesco du repas gastronomique des Français en novembre 2010, Jean-Robert Pitte est à nouveau en première ligne en 2012 pour une nouvelle candidature, celle « des vins de terroir » : « un vigneron ne fait jamais le même vin que son voisin, mais en revanche, chaque vin ressemble à qui le produit, et à l’endroit où il est produit. C’est un phénomène qui plonge au plus profond de notre histoire et de notre culture. En Bourgogne, le clos-vougeot, premier grand cru mondial créé, date du Moyen Âge. Dès le XIIe siècle, les moines de Cîteaux y ont élaboré un laboratoire de la viticulture de haute qualité en produisant un vin autre que ceux des terroirs proches. Aujourd’hui, 80 vignerons se partagent ses 50 hectares, proposant 80 vins différents. » (La Croix)

Le terroir, l’image de ce que les gens ont de meilleur en eux mêmes

Même si ce mot est propre à la langue française et à sa culture, Jean-Robert Pitte voit dans cette notion un rayonnement bien au-delà de la France : « quand je vois à la Paulée de Meursault des vignerons de tous les terroirs finalement de la côte de Beaune et de la côte de Nuits faire goûter leurs vins à leurs amis ; tel viticulteur de Corton fait goûter ses vins à des amis de Chassagne, etc, c’est vraiment le partage. Je crois que c’est cela non seulement l’avenir de la Bourgogne et de la viticulture française à l’échelle mondiale, mais c’est l’avenir de la culture mondiale et de l’économie mondiale. Nous devons absolument développer des produits spécifiques avec une image locale, moi qui suis géographe, je dirais une image géographique, ancrée dans leur vrai terroir, image de ce que les gens ont de meilleur en eux mêmes. » Il est rejoint d’ailleurs sur cette idée par Franck Dubourdieu dans son dernier livre (« Du terroir à la guerre du goût« . Editions Confluences) : « les terroirs français, plus ou moins à l’épreuve de la globalisation du goût n’ont d’autre choix que de radicaliser leur expression différenciée en s’ouvrant toujours plus au monde ».

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