Jeux de mots Grands Crus : « Ah, ma Touraine, ne fais pas ta Pomerol, et ne t’en va plus Gamay, je ne le supporterai pas »

Rendons à César … ce qui appartient à Bernadette !

Voici un texte que vous avez sans doute vu passer dans vos boîtes mail ou sur les réseaux sociaux. Il circule depuis 2007 sur internet et connait un immense succès, son auteur ayant réussi à citer beaucoup de noms de crus français dans une petite histoire amusante qui raconte la rencontre amoureuse entre un amateur de vins et la petite Juliénas. Le texte est malheureusement souvent tronqué et l’auteur n’est pas très souvent cité. Donc merci à Bernadette Thumerelle pour son texte qui nous offre un joli sourire !

 

« Il m’est arrivé une histoire dont il faut que je vous donne, si je puis dire, « le Primeur » !

Cela s’est passé au bal de la Nuit St Georges. J’ai rencontré Syrah qui ne levait pas les yeux de cépages de lecture et sa cousine, la petite Juliénas, une fille vraiment Gigondas, un sacré beau Meursault, bien charpentée, un grand cru classé, de la cuisse et une robe vermillon aux subtils arômes de cassis et de fraises des bois.

Nous avons dansé Anjou contre Anjou sur un Sylvaner à la mode et lorsque je lui ai proposé de l’emmener chais moi, dans mon Châteauneuf-du-Pape, elle est devenue toute Croze-Hermitage. Le temps de poser un Chablis de laine sur ses épaules, de nouer un petit Corton dans ses cheveux mousseux, et sans oublier son petit Barsac à main, elle est montée dans ma Banyuls en robe Fleurie.

Nous avons roulé toute la nuit en pleine Champagne au milieu d’immenses Chambertin de blé.

Au matin, nous étions trop fatigués pour hanter les trop nombreux Châteaux qui jalonnaient les routes empruntées au hasard ; Pétrus, Margaux, Mouton Rothschild, Latour, Lafitte Rothschild, Haut-Brion aux Frontonnais ornés d’anges Vougeot mais nous avons pu admirer des Beaujolais Moulin à vent qui, comme nous, avaient des ailes.

Ah, quelle belle journée ! Je Fitou pour lui faire plaisir. Nous avons joué à colin- Mayard dans les vignes de Châteauneuf-du-Pape. Nous avons roulé puis visité un Buzet. Nous sommes baladés Entre-deux-mers, nous avons Vacqueyras sur la plage, les pieds dans l’eau Clairette, nous nous sommes Pouilly-Fuissé dans les dunes et puis comme le Mercurey montait sérieusement et qu’elle commençait à avoir les Côte Rôtie, j’ai décidé de rentrer.

Mais voilà, nous nous sommes retrouvés coincés dans les bouchons. Alors je commençais à Minervois sérieusement ; et bientôt nous nous sommes crêpé le Chinon, Juliénas et moi ; nous voilà Brouilly !

C’est Cahors qu’elle a hurlé ; « je veux descendre ! » J’ai stoppé. Elle a claqué la Corbières de la Banyuls qui n’était pas une Cadillac et a disparu.

Elle s’est Sauvignon avant même que j’aie le temps de la Sauternes dans un doux Lirac aux draps de satin ! Est-ce cela, prendre un Rasteau ? Je me retrouve comme Macon, un Pommard, un Condrieu !

Pas de quoi Riesling, au contraire, je Vouvray pleurer. Mais je dois réagir, il faut savoir laisser son Bourgueil au vestiaire car Juliénas est la femme de ma vie. Je vous Jurançon, j’en suis Tokay, je l’ai dans le Pauillac. Ah ! Limoux, toujours Limoux !

Et Saint-Pourçain que j’ai couru dans Lalande, les Faugères et les Chardonnay, pour la retrouver mais Loupiac ! Pas de Juliènas !

J’étais triste et j’avais très soif ! Je rentrai dans un Cabernet de village et je bus Quatourze verres de grands crus classés.

J’étais saoul Graves mais je retrouvai enfin ma Banyuls ! Je m’affalai sur la Blanquette et je compris que même en Visan je ne pourrais reprendre la route.

Je dormis longtemps puis repris mes recherches. Je suivis le Bordeaux d’un canal puis me perdis dans un Arbois sombre et priai Saint-Joseph et Saint Esthèphe. Derrière un vieux Saumur de pierres j’entendis soudain le son Pétillant de Savoie. Je la retrouvais enfin !

Elle était là, devant moi, en Gros-plant : « Ah, ma Touraine, ne fais pas ta Pomerol, et ne t’en va plus Gamay, je ne le supporterai pas »

Elle est tombée dans mes bras en Madiran comme je n’avais jamais été admiré. « Ne m’en veux pas, dit-elle, je voulais juste obtenir la preuve que ton Saint-Amour était vraiment Sancerre ! ». Depuis on ne sait plus cuités…et je de Vinsobres…

Mais permettez-nous, exceptionnellement, de lever un verre à votre santé ! »

 

Bernadette Thumerelle 2007

Commentaires

  1. PIERARD Jean dit:

    Bonjour Bernadette,

    Je ne vous connais pas Bernadette, mais si on doit rendre à César…, je revendique la  » primeur » de l’histoire que j’avais écrite à l’occasion d’un voyage avec un groupe d’étudiants d’un cours de dégustation de vins en promotion sociale à Braine-le-Comte en Belgique.
    Il est vrai que mon texte ci-dessus n’est pas repris in extenso, vous l’avez tronqué.

    Un des accompagnateurs vous a certainement transmis mon original!

    Jean PIERARD

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